Réveil 6h40. J’ai plutôt bien dormi, considérant le voyage qui m'attend.

Maman vient me servir un café au lit. Je me rase, m’habille et bois le café. Il est 7h et il me reste encore 30 minutes à attendre la voiture. Le trajet est long (vive les bouchons quotidiens en ile de France), et je lis une bonne dizaine de pages du Petit traité sur l’immensité du monde de Sylvain Tesson.


10h, nous sommes arrivés au terminal 1 de l’aéroport CDG. Jamais la queue pour l’enregistrement des bagages n’a été aussi longue. Les autres passagers du vol pour Pékin, pour la plupart chinois, enregistrent des chariots pleins et lourds (4 à 5 cartons que j’estime chacun atteindre les 20 kg).

11h, nous avons fini l’enregistrement. Il nous reste 1h avant l’embarquement.

12h30, l’avion s’apprête à décoller. Il s’en suit un long vol de plus de 10h, lequel s’écoulera essentiellement de nuit (de Vilnius à Pékin, impossible d’admirer le paysage si ce n’est que les turbulences lumineuses des grandes villes, traversant les cumulus). Je fus agréablement surpris de découvrir une bière pékinoise servit à bord, sans limite. Mon objectif de m’endormir n’aura été qu’un lointain rêve, tant mon excitation dépassait ma faible alcoolémie.


Il est 6h, l’avion atterri à l’aéroport de Pékin. Nous franchissons les étapes du protocole pour visiter librement la capitale pendant les 19h d’escale. À chaque comptoir, nous discutons avec quelques français qui ont fait le même vol. Comme nous nous en doutons passés au comptoir « free 72h VISA », ces confrères font aussi partie de la secte des néo-PVTistes prenant la direction d’Auckland. Aucun agglomérat ne se forme, mais nous nous échangeons nos intentions et « bons » plans prévus pour la journée. Une fois sorti de l’aéroport, plus de français, plus personne capable d’interagir en anglais. Le Wifi de l’aéroport n’est pas très fonctionnel, et nous nous engageons dans le tram Aeroport-Express en nous réconfortant que le Wifi sera meilleur ailleurs…


Il est déjà 8h. Nous sommes à la station Sanyuanqiao. Ayant réussi à télécharger le plan de la ville sur mon téléphone, nous nous pensons parés à la découverte de la ville. Le plan du métro est simple. Le problème vient plutôt des bornes automatiques d’achat des billets. Après une minute de prise en main, cela est déjà devenu une habitude (le système de calcul du prix est bien plus complexe que sur le complexe RATP/SNCF parisien, mais permet paradoxalement beaucoup plus de liberté). Il arrive le moment de payer… Nos billets sont refusés… Obligés de se présenter au guichet, l’employé baragouine tout au plus 4 mots d’anglais. A l’aide de notre débrouillardise (nom de la station d’arrivée écrit sur le téléphone + deux doigts levés pour demander 2 tickets) et nous prenons la direction de Beihai Bei (nord).

9h30, nous longeons la rive de la « mer du nord » (lac au nord de la Cité Interdite). Les premières lueurs sont plus faibles que 2h plus tôt, dans le tram (merci la pollution). Dans notre progression vers le sud, les rayons du Soleil se font sentir de plus en plus puissant. A 10h, on est bien, posé au Soleil. En prenant notre temps, avec nos petits détours (par entre autre l’ile de Qiongdao), nous arrivons aux murs de la cité impériale. Petit moment à peine gênant quand un monsieur nous demande de poser pour une photo avec son fils, et nous entrons dans la grande enceinte colorée de ses murs rouges.

Il nous faudra presque 3h pour traverser un véritable dédale sans en avoir pu voir plus des deux tiers. L’intérieur est essentiellement vide (60% de courts) et pas même la moitié des bâtisses sont pénétrables, certaines vides, d’autres faisant office de galeries (statues de pierre, sculpture de bois, etc.).


13h30, nous sortons enfin du labyrinthe. On a faim, soif, et mal aux pieds. A pied ou métro ? Pas le choix, le métro le plus proche est à 2 km. Nous croisons beaucoup de Tuktuk, ne parlant pas un mot d’anglais mais brandissant tous la même affiche (direction Tukong* 10 yuans). Ne désirant pas être amené à une destination inconnue, ni à tenter de dialoguer (visiblement mission impossible ici si ce n’est avec un universitaire) on se contentera d’user davantage nos chaussures.

Nous arrivons à la station Dongsi. On va pouvoir reposer nos pieds !

Sauf que non. Nous sommes au Musée National de l’Art Chinois. L’entrée de métro ne donne pas accès direct au transport, et ne figure pas sur notre itinéraire. Nous y croisons le premier étranger depuis longtemps, évidemment française, qui s’en retourne à l’aéroport. A 14h nous arrivons finalement à Dongsi. Au coin de la rue, un McDo. Nous trouvons fort dommage de mager fast-food américain dans un pays si différent, mais à la vue de la spécialité locale (street-food) nous jugeons que mieux ne vaut pas que l’on tente notre chance de gagner une intoxication alimentaire juste avant un vol de 12h.


Arrivés aux bornes automatiques, on commande sur le menu anglais. On y découvre beaucoup de différences, avec une carte des boissons remplie de bubble et de thé, mais aussi beaucoup de lait. Les sandwiches n’ont rien d’exceptionnels. Je prends un Kurrywurst burger (très asiatique) et un burger sauce épicée du Sichuan (pas si épicé hein)… La carte bancaire ne passe bizarrement pas… Heureusement le ticket sort et nous demande de payer en cash au comptoir (on s’imaginait déjà galérer à commander avec nos bras). Petit moment de détente, à reposer nos jambes, et évidemment à tenter en vain de se connecter au Wifi local (à l’exception de quelques brefs échanges via Whatsapp).

S’en suivra un petit trip dans le district de Chaoyang. Le quartier est visiblement développé plus récemment, avec une forte empreinte occidentale, rempli de centres commerciaux, petites boutiques et immeubles résidentiels.

17h, nous décidons, fatigués, de retourner tranquillement à l’aéroport.


18h, à l’aéroport, il nous reste 6h avant le départ. Le podomètre affiche que les 30'000 pas sont atteints. Les minutes sont longues. Parfois la connexion Wifi marche. En avançant on retrouve deux mans pvtistes du vol précédent dormir sur un banc. On les comprend… Dans ma tête veille une petite voix me susurre « si tu t’allonges comme eux, toi t’es sur de louper ton vol ! ». On continue direction le couloir d’embarquement.

Tant bien que mal on s’occupe (on vide nos derniers yuans pour une bière, un sandwich, puis un coca). Il reste toujours 2h avant d’embarquer, et on peut déjà voir la préparation du vol (remplissage des galets et de quelques bagages, dont les nôtres surement, pour aller en soute). On commence une petite partie de Mario Kart (merci la Switch). Petite pose. Je suis seul quelques minutes, mais c’est fatidique. Je n’ai plus le gout de continuer à jouer. Je range la console, je commence à avoir froid qu’importe le nombre de couche de vêtements que je revêts.